Procure-to-Pay (P2P) : définition et fonctionnement du processus d’achat

Dernière mise à jour :

August 4, 2025

5 minutes

Du besoin à la facture, chaque étape du P2P peut être automatisée pour accélérer les flux, sécuriser les paiements et améliorer la relation fournisseurs. Découvrez comment tirer le meilleur de ce processus.

Découvrez comment le processus Procure-to-Pay (P2P) permet d’automatiser les achats et les paiements, de réduire les coûts et d’optimiser la trésorerie. Un guide complet pour structurer vos flux et gagner en performance.

procure to pay

Qu’est-ce que le Procure-to-Pay ?

Le Procure-to-Pay (P2P), aussi appelé Purchase-to-Pay, désigne l’ensemble du processus d’achats allant de l’expression du besoin jusqu’au paiement du fournisseur.

Ce processus vise à permettre aux entreprises d’acquérir les biens et services nécessaires au meilleur coût, tout en optimisant leurs marges à chaque étape.

Pour y parvenir, elles doivent mettre en place un flux d’achat structuré, couvrant l’ensemble des étapes : définition des besoins, sélection des fournisseurs, négociation, contractualisation, réception des factures et paiement.

💡 En automatisant ces tâches répétitives, les entreprises peuvent réduire les délais de traitement, améliorer la conformité, et réallouer leurs ressources vers des missions à plus forte valeur ajoutée. C’est également un levier puissant pour mieux piloter les dépenses et renforcer le contrôle budgétaire.

Les étapes du cycle Procure‑to‑Pay (P2P)

Le cycle Procure‑to‑Pay (P2P) repose généralement sur 7 étapes clés, largement diffusées par les solutions spécialisées et les bonnes pratiques industrielles  :

P2P schéma

1. Identification du besoin

Un département détecte un besoin en biens ou services en alignement avec les objectifs et le budget de l’entreprise. Cette première phase est essentielle pour éviter les achats superflus ou non budgétés.

2. Gestion des demandes

Le besoin est formalisé sous forme de demande d’achat, soumise à validation. Elle peut inclure recherche produit, panier, justificatifs budgétaires. L’approbation garantit conformité interne et budgétaire .

3. Création et émission du bon de commande

Après approbation, un bon de commande (PO) est généré et envoyé au fournisseur. Ce document contractuel précise quantités, prix, échéances et conditions.

4. Réception des biens ou services

Lors de la livraison, un bon de réception est généré. L’entreprise vérifie la conformité, la qualité et la quantité des produits ou services reçus.

5. Réception et traitement de la facture

Le fournisseur envoie une facture qui est enregistrée dans le système. Elle est ensuite alignée avec le PO et la réception des biens (processus de three‑way matching).

6. Approbation et règlement de la facture

La facture est validée si aucune divergence n’est détectée. Ensuite, elle est transmise au service comptable pour paiement selon les modalités contractuelles (virement, carte, etc.).

7. Clôture et mise à jour comptable

Le processus se termine avec la confirmation du paiement, l’enregistrement complet dans le système comptable, et le suivi des performances fournisseurs. Ces données alimentent les rapports et analyses.

Les enjeux du Procure-to-Pay pour les entreprises

Un processus Procure-to-Pay bien orchestré représente un levier stratégique pour améliorer la performance globale d’une entreprise.


💡 Il ne s’agit plus seulement de gérer les achats et les paiements, mais d’optimiser la productivité, la conformité et les relations financières.
enjeux procure-to-pay

Réduction des délais et des coûts opérationnels

En supprimant les interventions manuelles (saisies, relances, rapprochements) les entreprises gagnent du temps et réduisent les coûts administratifs. La capacité à traiter un plus grand volume avec les mêmes ressources améliore directement la productivité sans alourdir les équipes.

Renforcement de la conformité et de la traçabilité

Chaque action (validation, approbation, modification) est tracée, facilitant les audits, les vérifications fiscales et les contrôles internes. Le respect des contrats et des délais de paiement devient aussi plus systématique.

Optimisation de la trésorerie et du BFR

Un pilotage précis des échéances fournisseurs permet d’anticiper les décaissements, de négocier des escomptes ou de retarder des paiements sans risque de pénalité.

Amélioration des relations fournisseurs

En respectant les délais de paiement et en facilitant les échanges documentaires, l’entreprise renforce sa réputation et sa position dans la chaîne d’approvisionnement.

Les risques d’un processus P2P mal maîtrisé

À l’opposé, un processus P2P mal structuré ou trop manuel expose l’entreprise à de nombreuses failles, tant sur le plan opérationnel que stratégique.

Les risques d’un processus P2P  mal maîtrisé

Inefficacité administrative

Des tâches répétitives et non automatisées, comme la saisie manuelle des données ou les relances par email, ralentissent les opérations quotidiennes. Ces lenteurs pèsent sur les équipes, augmentent le risque d’erreurs et nuisent à l’agilité de l’entreprise.

Dépenses non contrôlées

L’absence de procédures formalisées peut entraîner des achats hors processus ou non autorisés, souvent en dehors des accords négociés. Ces pratiques réduisent la visibilité sur les engagements, complexifient le suivi budgétaire et peuvent générer des surcoûts inutiles.

Dégradation des relations fournisseurs

Un P2P mal géré retarde le traitement des factures, provoquant des paiements tardifs, des pénalités et des tensions avec les fournisseurs. L’absence de visibilité sur les transactions ou de communication structurée peut également conduire à des litiges difficiles à résoudre.

Risque accru d’erreurs et de fraude

Des processus manuels ou non sécurisés facilitent les erreurs de saisie et exposent l’entreprise à la fraude : paiements en double, factures fictives, fournisseurs non validés, etc. Sans système de contrôle robuste, ces incidents peuvent avoir un impact financier et réputationnel lourd.

Comment optimiser son processus Procure-to-Pay (P2P) ?

Optimiser le cycle Procure-to-Pay (P2P) est un levier stratégique pour gagner en efficacité opérationnelle, réduire les coûts, sécuriser les transactions et renforcer les relations fournisseurs.

💡 Pour y parvenir, il est essentiel de digitaliser les workflows, structurer les processus, et piloter la performance à l’aide d’outils adaptés.

1. Digitaliser et automatiser les workflows P2P

Le passage d’un processus manuel à une gestion numérique permet de fluidifier chaque étape : demandes d’achat, approbations, commandes, réceptions, factures et paiements. Grâce à l’automatisation :

  • Les flux de validation sont accélérés ;
  • Les tâches répétitives sont supprimées ;
  • Les erreurs de saisie sont réduites ;
  • Les délais de traitement sont raccourcis.
Des solutions centralisent l’ensemble des documents (bons de commande, factures), automatisent leur collecte, et garantissent un suivi rigoureux sur une interface unifiée.

2. Intégrer le P2P à son système d’information

Deux approches s’offrent aux entreprises :

  • Les modules P2P intégrés à l’ERP (SAP, Odoo, Oracle...) assurent la cohérence entre les données achats, comptabilité et trésorerie.
  • Les solutions P2P spécialisées (Coupa, Ivalua, Basware...) offrent une ergonomie avancée et des fonctionnalités spécifiques : portails fournisseurs, catalogues digitaux, indicateurs intégrés, etc.
Quelle que soit l’option choisie, l’enjeu est d’assurer une intégration fluide avec le système d’information existant pour éviter les doublons et garantir une continuité numérique.

3. Automatiser le traitement documentaire grâce à l’OCR et à l’IDP

L’intégration de technologies comme l’OCR (Reconnaissance Optique de Caractères) et l’IDP (Intelligent Document Processing) permet :

  • L’extraction automatique des données des documents fournisseurs (factures, bons de commande, livraisons) ;
  • L’automatisation des rapprochements ;
  • La réduction des délais de traitement ;
  • Une gestion sans papier, plus fiable et sécurisée.
Des plateformes intelligentes comme Koncile combinent OCR et traitement intelligent pour classer, extraire et structurer automatiquement les données des documents complexes. Elles rendent le traitement documentaire plus fluide, tout en facilitant l’intégration directe des informations dans les systèmes comptables ou ERP.

4. Piloter la trésorerie et anticiper les paiements

L’optimisation du P2P passe aussi par une meilleure visibilité financière. Visualiser les échéances dans un plan de trésorerie permet de :

  • Mieux gérer le DPO (Days Payable Outstanding) ;
  • Éviter les retards ou pénalités ;
  • Programmer les règlements au moment le plus opportun.
Grâce à certaines solutions, il devient possible d’ajuster les flux de décaissement en temps réel selon la trésorerie disponible.

5. Garantir la qualité des données fournisseurs

Un référentiel fournisseur propre et structuré est fondamental. Il est essentiel de maintenir :

  • Des fiches fournisseurs uniques et actualisées ;
  • Des informations bancaires vérifiées ;
  • Des numéros de TVA valides.
Une gouvernance des données claire, avec des rôles, contrôles et validations définis, réduit les risques de fraude, évite les erreurs de paiement et fiabilise les analyses.

6. Suivre des KPI pertinents pour mesurer la performance

L’analyse de la performance permet une amélioration continue. Parmi les indicateurs clés :

  • Le délai moyen de traitement des factures ;
  • Le taux de rapprochement automatique réussi ;
  • Le taux de respect des délais de paiement ;
  • Le niveau d’adoption des outils par les utilisateurs.
Ces KPI permettent d’identifier les "goulots d’étranglement" et d’optimiser les processus en continu.

7. Renforcer la collaboration interne et externe

Un processus P2P efficace repose sur la fluidité des échanges :

  • Entre les services achats, finance et comptabilité ;
  • Avec les fournisseurs via des portails dédiés.
Permettre à chacun d'accéder aux informations à jour, de suivre l’état des transactions, ou de soumettre des documents en ligne, améliore la productivité et la satisfaction des partenaires.

FAQ – Tout savoir sur le processus Procure-to-Pay (P2P)

1. Quelle est la différence entre Procure-to-Pay (P2P) et Source-to-Pay (S2P) ?

Le P2P couvre uniquement la chaîne opérationnelle allant de la demande d’achat jusqu’au paiement du fournisseur. Le S2P, quant à lui, inclut en amont le sourcing stratégique, c’est-à-dire la sélection, l’évaluation et la contractualisation avec les fournisseurs. En résumé, le S2P englobe le P2P, avec une vision plus étendue sur la stratégie achats.

2. Est-il possible d’automatiser un processus P2P sans changer d’ERP ?

Oui, il existe des solutions P2P modulaires qui peuvent s’intégrer à des ERP existants sans le remplacer. Ces outils utilisent des connecteurs ou des API pour synchroniser les données en temps réel, ce qui permet de bénéficier de l’automatisation sans modifier l’architecture informatique de l’entreprise.

3. Comment évaluer le retour sur investissement (ROI) d’un projet P2P ?

Le ROI d’un projet P2P peut être mesuré à travers plusieurs indicateurs : réduction des délais de traitement, diminution des coûts administratifs, amélioration du taux de conformité, baisse des litiges fournisseurs ou encore gains de trésorerie. Une analyse avant-après sur quelques mois suffit souvent à démontrer les bénéfices tangibles.

4. Quels sont les impacts d’un P2P efficace sur les audits et le contrôle interne ?

Un processus P2P bien structuré facilite grandement les audits, qu’ils soient internes ou externes. La traçabilité de chaque étape, l’archivage des documents et la normalisation des flux permettent de répondre rapidement aux exigences des auditeurs et de prouver la conformité des dépenses.

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Auteur et Co-fondateur Koncile
Jules Ratier

Co-fondateur de Koncile - Transformez n’importe quel document en données structurées grâce aux LLM - jules@koncile.ai

Jules dirige le développement produit chez Koncile, en particulier comment transformer des documents non-structurés en valeur pour l'entreprise.

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